Du sens du vent en général et des paniers repas en particuliers
Un mois et demi après ma reprise aux archives,je devais me rendre à l’évidence : 3 après-midi par semaine, ce n’était pas assez, il me fallait donc y aller 2 jours complets.
Mais alors se posa un problème crucial : comment manger ?
En effet, sous mes dehors longilignes (pour ceux et celles qui ne me connaissent pas je mesure 1m68 pour 52 kgs) j’ai un appétit assez solide. Ajoutez à cela une certaine obsession pour les repas équilibrés, sains, bio, préparés maison et tout le tralala, vous comprendrez que manger hors de mon chez moi est une chose compliquée.
J’ai des amies folles de bento, mais dans ma lubie (oui, encore une) décroissante, je me refusai à en acheter un : j’ai des stocks de tupperware (je sais le plastique, pour une écolo décroissante, c’est pas génial, mais je ne suis pas à une contradiction près).
Néanmoins, le sandwich, fut-il au pain complet avec du pâté bio, et 2 prunes, n’était pas propice à me motiver pour aller travailler.
Alors je me mis à fureter un peu sur les sites de bento et autre lunch box. Pas pour en acheter non, non, je vous vois prompt à me prêter des intentions mercantiles. Et puis en plus je n’ai pas les moyens, cela n’aurait pas été raisonnable du tout. J’y allais avec des intentions louales : trouver des menus, avoir des idées pour mon tupperware quoi.
Des idées, il y en avait, mais des choses qui se mangent chaudes. Or aux archives, voyez-vous, il n’est pas possible de manger. Pas de salle pour s’installer, pas de micro-ondes, rien. Nous sommes obligés de sortir. C’est assez superbe de manger sur le parvis de la cathédrale avec vue sur le fleuve et toute la vallée. Le soleil vous réchauffe doucement...
A condition d’être en été ou au printemps et qu’il n’y ait pas de Mistral. Ce qui n’est pas le cas en ce moment : nous ne sommes plus en été, et le Mistral ne tombe quasiment pas. C’est superbe de manger son sandwich de pain complet au pâté bio emmitouflée dans sa pelisse, courbée en 2 pour se caser derrière la statue d’un Christ en croix qui abrite (si peu) des courants d’air.
Décidément le tupperware n’avait pas d’avenir dans cet univers de vent, de froid et de ciel clair.
Alors je commençais à regarder les bentos. Un en particulier. Un blanc, assez grand. Parce que les bento classique sont ridiculement minuscules : 1/2l de contenance, de quoi mettre un sushi et 2 carottes, pas de quoi rassasier mon appétit de Gargamelle (la mère de Gargantua, n’est-ce pas, pas celui des Schtroumpfs).
Celui qui me fait de l’oeil a une contenance d’un litre. Et il est isotherme. A 2 étages, que l’on peut emporter séparément (pour un goûter par exemple).
Et vous savez quoi : mon petit frère - enfin le plus grand des deux petits frères, enfin, quand je dis le plus grand, c’est en âge, parce qu’en taille, c’est le plus petit qui est le plus grand vous me suivez ? enfin, Greg quoi-, me l’a offert pour mon anniversaire ! En avance, avant son départ pour des contrées plus chaudes que ma marche épiscopale éolienne. Le bonheur !
Donc mardi dernier, me voilà partie avec ma lunch box ( je ne suis pas sûre que l’on puisse appeler ça un bento, elle ressemble plus aux gamelles des ouvriers du début du siècle, sauf qu’elle est en plastique, eh oui, encore ! )
Dedans, mon chéri m’avait concocté un repas délicieux : des gougères au fromage, des fenouils braisés à l’anis. J’y ai ajouté 2 prunes et des petits biscuits que j’avais réalisés la veille, à la purée de cacahouètes et au cacao.
Le lendemain j’ai eu une tarte aux poireaux, des radis, du riz au lait et une pomme au four au miel. Tout bio, tout fait maison.
Le vent avait un peu calé. La marche était chaude. Pas trop de touristes. la vue était belle. Bref, c’était parfait.
Enfin presque.
J’avais oublié mes couverts.